Imed Karoui, président du Club des jeunes dirigeants
«Il n’est pas possible de parler d’économie sans le développement des exportations et sans s’orienter vers l’internationalisation, d’autant plus que le marché tunisien, caractérisé par sa petite taille, ne peut absorber d’importantes quantités de marchandises. Il s’agit de défis majeurs auxquels sont confrontés les entreprises déjà en exercice et aussi les porteurs de projets. Le défi principal pour la Tunisie serait de savoir mieux vendre le marché et ses atouts, et ce, surtout pour les entreprises qui souhaitent exporter. Il est nécessaire de travailler sur le développement de l’image de l’entreprise et de la qualité de ses produits sur le marché tunisien avant d’envisager l’implantation sur les marchés mondiaux.
Il faut également comprendre le cadre juridique du marché, les pays vers lesquels les entreprises tunisiennes souhaitent aller, ainsi que les écarts culturels des nouvelles destinations. Il ne faut pas oublier que l’une des principales raisons de la réussite tunisienne sur les marchés de l’Union européenne est l’uniformité culturelle avec cet espace économique. Il est important de développer l’aspect logistique lorsque des entreprises souhaitent s’orienter vers de nouveaux marchés. Outre le rôle de l’investisseur et de l’instigateur du projet, l’Etat et le gouvernement jouent un rôle important à travers l’ouverture de la voie à l’exportation et à l’internationalisation, à travers la mise en place d’un climat approprié. Il est également nécessaire d’avoir une connaissance des prix et de la concurrence sur les nouveaux marchés. Il est par ailleurs primordial de dynamiser la diplomatie économique afin que les entrepreneurs puissent réussir leur projet et être présents sur de nouveaux marchés ».
Anis Ben Abdallah, expert-comptable
« La pression fiscale supplémentaire réduit la capacité d’investissement des entreprises. Il est important que l’Etat joue son rôle dans la stimulation des investissements et l’encouragement des entreprises à cet effet. La réussite et le développement des entreprises ont des répercussions sur le volet social. L’institution économique doit être au cœur de la pensée de l’Etat. J’estime que les ressources humaines constituent une base capitale en Tunisie et sont capables de création et de développement. L’Instance tunisienne d’investissement envisage d’adopter l’exemple singapourien pour soutenir les investissements, car il existe des points de similitude entre les deux pays en matière de ressources humaines.
Il y a un retard accusé dans la réalisation des projets ainsi que sur le plan des zones industrielles, sur fond d’obstacles administratifs. L’approche doit être globale et doit avoir un impact sur les personnes, les entreprises ainsi que le système dans son ensemble. Il doit y avoir une stabilité au niveau des politiques macroéconomiques, des textes législatifs et des procédures administratives, ce que la Tunisie n’a pas réussi à réaliser ces dernières années. Il est nécessaire de mettre en place des lois à l’air du temps, tout en créant un climat de confiance.
Il est nécessaire d’avoir une relation étroite entre l’Etat et les institutions économiques ainsi qu’avec la classe ouvrière, en plus d’une conviction globale de l’existence d’objectifs communs. L’Etat doit faciliter les lois, les procédures ainsi que les décisions et travailler d’une manière scientifique. Les lois doivent être fondées sur une plus grande flexibilité pour mieux s’adapter aux changements..